Le Hit-Parade

Notre numéro 1 au Hit-Parade du mois de novembre est Uchronia !


petit texte de présentation
______________________________

Le reste du podium est composé de You Are Mine Rpg (deuxième place) et de L.A.81 Rocks (troisième place) !
You Are Mine &



 
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Xx Crépuscule Etouffant xX [ PV : Soeurs Baudelaire ]

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Gabrielle

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MessageSujet: Xx Crépuscule Etouffant xX [ PV : Soeurs Baudelaire ] Xx Crépuscule Etouffant xX  [ PV : Soeurs Baudelaire ] Empty03.05.08 15:00

  • Ruelles sombres, aux immeubles trop hauts pour que l'éclat crépusculaire du soleil puisse éclairer convenablement le macadam défoncé. Endroit délabré, où la peinture des bâtiments se décolle par plaques, laissant voir le revêtement gris, moucheté de moisissure et d'humidité. Lieux bas et mal fréquenté, maisons quattées par quelques groupes hétéroclites de racailles. Personne dehors, aucun animal ne s'aventurerait ici. Ils savaient que le sadique du coin l'éventrerait avec une lame émoussée, histoire de se repaître de sa souffrance. Non pas un quartier mort, mais un quartier maudit. Tous les rebuts de la société qui se rassemblent là, qui se croisent et s'ignorent, ou se confrontent et s'égorgent. Mais silencieusement. Pas un bruit, si ce n'est le poste d'une télévision ancienne, encore en noir et blanc, ronronnant dans la cave d'un immeuble. Ambiance lourde, étouffante. Il est tard, mais le soleil n'est pas couché. Il se meurent sous une colline, mais l'horizon est bouché par les hautes tours de la cité endormie. Endormie jusqu'à ce que la nuit viennet réclamer son du. Une fois le jour tombé, ce qui était dangereux devient un coupe-gorge, lame usagée fauchant les imprudents promeneurs.
    Mais non, pas encore. Si l'on ne le voyait pas, l'astre diurne éclairait encore de ses brûlants rayons l'atmopshère, et les quelques résidant restait tranquillement chez eux. Relative accalmie, qui laissait dans ces rues une impression inquiétante. Le sentiment d'être observé, jugé par des gens qu'on ne peut apercevoir. Qui sait ? Peut-être certains sont embuscé dans les coins d'ombres et surveillent du fond de leur impasse le déplacement des gens. Ca ne serait pas étonnant.
    Pourtant Gaby marchait sans crainte, la tête haute comme à son habitude. Loin de courber les épaules sous l'écrasante antipathie de ce lieu, elle se déplacer avec l'aisance de ceux qui on déjà trainer dans ces quartiers mal-famé. Et plus que trainer, s'y être intégré. D'un autre côté, ce n'est guère étonnant lorsqu'on la voit, ayant troquée ses habituelles jupes pour un large pantalon noir et rouge, ornementé de chaînes, de pointes et de sangles. Peut-être par relative méfiance. Il est plus difficile de se défendre avec une jupes bouffante qu'avec ce qu'elle portait. Comme quoi, même si elle ne craignait pas l'endroit pour en avoir fréquenté de semblable, elle gardait sa vigilance, préférant ne pas pécher pas excès de confiance. Dans la même idée de défense, elle portait sur les avants bras une impressionnate collection de bracelets à pointes et ses phalanges étaient prolongées par des griffes. Elle se fondait bien dans le milieu, d'une apparence aussi inquiétante que celle des ruelles sombres et étriquées.
    Si elle était venue là, ce n'était pas en touriste, elle savait pertinement ce qu'elle cherchait, ou plutot, quel genre de personne elle cherchait. Sans être réélement dépendante, elle se piquait parfois. Et ce soir là, elle avait envie. Sauf que ce n'était pas dans un pensionnat aussi respectable que celui de Mitsuko qu'elle pourrait dénicher un revendeur. Ou peut-être, mais elle n'avait pas envie de cherche. Ici, en revanche, elle était persuadé qu'on trouvait plus facilement de l'héroïne que des friandises. Puis, même sans ça, elle ne pouvait pas ne pas connaître cet endroit. C'était en désacord avec ses principes. Arrivée un peu tôt pour trouver ce qu'elle cherchait, elle profitait de la petite heure qui lui restait avant le crépuscule pour observer l'endroit, le connaître pour mieux en éviter les pièges.
    Seule au milieu de la rue déserte, faisant rouler les graviers, à l'éclat rougeoyant d'un soleil sanglant, on aurait pu se croire dans un vieux Western, il ne manquait que le pistolet à la main et le saloon et sa porte en bois. Malgré le metal de ses semelles, elle ne faisait pas beaucoup de bruit, ses bas semblaient ettoufés. Un soupir secoua sa carcasse et elle se dirigea vers une caisse renversée au sol. elle en avait marre de marcher, elle avait traversé le quartier dans toute sa longueur, arrivant à l'extremité ouest de celui-ci. Elle posa le cul sur les lattes de bois qui grincèrent, bien qu'elle ne fut pas excessivement lourde. Un regard courroucé les fit taire et Gaby se cala, appuyant son dos contre les parpaings dénudés d'un mur. L'endroit était silenicieux, étrangement silencieux. C'était dérangeant, sauf qu'elle, elle s'enf outait éperdumment. Fermant brièvement les yeux, elle attendit, n'ayant rien d'autre à faire.
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Rose Baudelaire

Rose Baudelaire

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MessageSujet: Re: Xx Crépuscule Etouffant xX [ PV : Soeurs Baudelaire ] Xx Crépuscule Etouffant xX  [ PV : Soeurs Baudelaire ] Empty05.05.08 14:27

Elle n’était pas consciente du danger environnant. Alice non-plus apparemment. Une annonce dans un journal traînant au sol avait attiré leur attention : « matériel d’art d’occasion à vendre, peu cher ». Une aubaine. Elle n’acceptait pas l’argent de ses parents alors le peu qu’elle possédait, elle l’économisait un maximum. Et sa passion lui en prenait la majeure partie. Et elle partageait parfois avec sa sœur. ‘Fin bref, elles étaient donc parties chercher cette boutique si tentante. Imprudentes. Inconscientes. Elles cherchaient et puis, à l’unisson, leurs estomacs avaient grognés. Elles avaient faim. Et Alice s’était dévouée pour trouver une boutique qui vendrait quelque chose de comestible. La tâche était ardue mais pas impossible. Rose quant à elle avait continué tout droit, à la recherche de la boutique mystérieuse dont elle avait oublié le nom. Elles sauraient se retrouver, elles l’avaient toujours su. Ou plutôt, elles avaient appris à se retrouver de puis ce jour … dont elle ne voulait pas se souvenir. Sa sœur saurait la retrouver.

Rosie n’avait pas froid, elle n’avait jamais froid. Bien que la nuit tomba, qu’elle soit vêtue d’une robe printanière bleue ciel et qu’un vent frais fasse voleter ses longs cheveux sur ses épaules. Que pouvait bien faire cette charmante demoiselle dans ce quartier des moins fréquentables ? Une bonne question pour les rares passants qui l’observait d’un œil critique. Et que pouvez bien penser les pervers, les dealers et les tueurs alors ? Imprudente. Inconsciente. C’était une sorte de liberté et l’on se sent puissant, invincible. Et pourtant, c’était le contraire. Mais Rose s’en fout, elle ne sait pas et n’en a pas conscience. Elle ne veut pas en avoir conscience, elle veut rester une enfant. Il y a tellement de chose qu’elle ne comprend pas. Alors à sa façon, elle s’évade, elle s’échappe. Peter Pan avait le pays imaginaire, Alice avait le pays aux merveilles et elle, elle a sa sœur, elle a la non-conscience du danger. Pour oublier le monde pervers des adultes. Pour oublier ce pays aux cauchemars.

Sa robe bruissait contre son corps laiteux, c’était le seul bruit qu’elle produisait. Aucune voiture. Elle marchait au milieu de la route. Sensation de puissance. Et puis la voici cette boutique. La Française y entre, seule. Imprudente. Inconsciente. Ce n’était qu’un magasin miteux où ce qui se vendait croupissait depuis des siècles. Tant mieux, ça n’en donnait que plus de valeur. Et là, c’était quelque chose d’intéressant, qui lui plaisait et qu’elle voulait. Elle voulait cette toile. Elle n’était pas spécialement belle mais elle l’attirait inexorablement. C’était une femme vêtue d’une toge rose garance. Elle n’était pas au centre de la toile mais sur la droite, au second plan. Des collines verdoyantes l’environnaient et un temple au premier plan semblait peint dans des proportions anormales. Et c’est tout ce qui faisait le charme du tableau aux yeux de Rosie. Elle se demanda ce que pouvait être le nom du tableau et du peintre, mais au moment où elle allait retourner la toile sous verre, une voix rompit le charme. A sa grande impatience. Qu’est ce qu’il lui voulait ?

- Hé ma mignonne … tu devrais pas traîner dans l’coin …

Sa voix trainante de pervers l’agaçait, telle une mouche venant tourner sans cesse près de vos oreilles. Elle ne répondit pas. Parler était loin d’être indispensable. Alors elle contourna l’homme qui s’était approché et posa tout son argent sur le comptoir. L’autre répliqua, encore une fois dans le vent puisqu’elle ne répondrait pas.

- On va jouer jolie poupée … Je te rends cette argent et on joue ma mignonne …

Mais elle sortait et n’écoutait déjà plus. Plongée dans son monde, elle ne voulait pas avoir mal. Elle flottait. Par la pensée dans son inconscience, elle suivait le parcours de Licette. Il ne devait jamais lui arriver malheur … Jamais. Son pas silencieux s’était dirigé au milieu de la route à nouveau. Et elle flottait presque. Fantôme du présent perdu dans son passé, sans crainte de l’avenir. Oui, c’était à peu près ça. Il n’était pas encore l’heure de chasser ses démons. Bientôt puisque … la nuit tombait. Mais temps qu’elle suivrait Alicette, elle se contrôlerait. Et pourtant, elle n’était pas dépressive. Seulement tourmentée. Torturée. Puis pour contrer, Imprudente. Inconsciente et insouciante. Ses rêves reflètent l’Enfer. Elle espère de tout son cœur que sa jumelle soit en paix avec elle-même. Alors pour ça, Rose lui offre tout son amour. Parce que sa sœur est ce qui lui est le plus précieux. Et parce que sans elle, elle se sent si seule … Elle connaît si bien sa jumelle, elle la protège et la couve un peu trop, elle le sait. Mais lorsqu’elle s’en éloigne, elle a mal. Elle se débat seule avec ses démons. Rose marche encore et encore, il ne faut pas perdre le fil qui la relie à sa sœur. Ce fil de soie …

Le bois qui grince, quel bruit désagréable … Une nouvelle fois la tire de ses pensées. Une fille assise sur une caisse. Une fille … bizarre. Elle a les yeux fermés. Elle est vêtue … étrangement. Et cependant, elle est belle. Rose est en face de la fille aux paupières baissées et elle la regarde. Elle la trouve belle. Comme pour le tableau acheté. Elles ne bougent pas.

- Tu es … belle. Tu sais ?

Visage neutre, elle attend. Alice va arriver. Alice retrouve toujours Rose. Et Rose retrouve toujours Alice.
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Alice Baudelaire

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MessageSujet: Re: Xx Crépuscule Etouffant xX [ PV : Soeurs Baudelaire ] Xx Crépuscule Etouffant xX  [ PV : Soeurs Baudelaire ] Empty07.05.08 12:38

Une annonce dans un journal qui traînait sur le sol avait retenu leur attention : « matériel d’art d’occasion à vendre, peu cher ». Rose avait voulu y aller, l’Art, c’est sa passion –et plus exactement la peinture. Elle, sa passion, c’est la photographie, mais cela ne l’empêchait pas d’accompagner sa sœur. Encore quelques minutes et elles seraient arrivées dans cette boutique.

Un bruit : leurs estomacs criaient famine. Alors Alice lui avait dit qu’elle irait cherchait à manger pendant que Rosie irait dans ce magasin. Elle marchait tranquillement dans la ville. Les lampadaires s’allumaient sur son passage. Et bientôt, la lune viendrait prendre la place du soleil. Alice accéléra le pas, il fallait qu’elle trouve un magasin encore ouvert. Au bout d’un court instant, elle aperçut une boutique encore ouverte. Miracle ! Elle traversa la rue en regardant bien à gauche, puis à droite. Il y avait peu de monde à l’intérieur et ce n’était pas rassurant. Surtout qu’ils avaient tous l’air louche … ! Lorsque ce fut à son tour, la jeune fille commanda un plat à emporter, ainsi, elle pourrait manger avec sa sœur adorée. Alice sortit de l’échoppe avec un sac de papier kraft à la main, et dans celui-ci, c’était du poulet au Curry à l’intérieur d’une boite, leur plat préféré, et puis il y avait aussi des couverts vendus par quatre. Rien de plus car tout comme Rose, Alice n’acceptait pas l’argent de leurs parents.

Finalement, trouver de quoi manger n’avait pas été une tâche si compliquée. Et Rose ? Avait-elle terminé ? Où la retrouver ? Avant de se séparer, les jumelles ne s’étaient même pas donné de lieu de rendez-vous. Elles n’en avaient pas besoin car elles se retrouvent toujours. Elles se déparent, se perdent de vue et pourtant, se retrouvent. Depuis ce jour … elles ont a appris à suivre chaque mouvement de l’autre. Alice marcher, ses pas la conduise quelque part, mais où ? Ils la conduisent jusqu’à Rose, Alice est attirée comme un aimant. Elle suit sa sœur sans savoir où celle-ci se trouve. Dehors, il fait froid et la nuit va bientôt tomber. Alicette doit se dépêcher. Elle ne veut pas que Rose soit seule car si il lui arrivait quelque chose, elle ne serait pas là pour, comme la dernière fois … Elle s’inquiétait pour Rosie, et elle avait peur.

Les espaces déserts, silencieux sous les hauts lampadaires avaient laissé la place aux rues. Puis les rues étaient devenues étroites et sombres, cette atmosphère l’oppressait, un peu. Désormais, les magasins étaient fermés et les mannequins délabrés dans les vitrines étaient faiblement éclairés. Elle ne savait pas si c’était parce que les mannequins semblaient se mouvoir mais elle se sentait observée. Comme si des milliers de regards étaient braqués sur elle. Sûrement son imagination … Non. Ce n’était pas seulement ça. On la regardait vraiment. Elle le sentait. La jeune Française ne le savait pas mais elle marchait dans un quartier très mal fréquenté. Des pervers, des drogués, des violeurs … Se promener seule dans cet endroit, c’était inconscient. Surtout lorsque l’on est vêtu d’une jolie robe noire découvrant une paire de jambes au galbe parfait … Mais Alice ne s’en rendait pas compte. Elle devait trouver Rose et Rose n’était pas loin. Quelques fois, elle croisait des hommes dans les rues plongées dans la pénombre. Ils la fixaient de leur regard pervers et malsain. Ils devaient s’imaginer … bref, ils étaient tellement perdus dans leurs rêves vicieux qu’ils ne pensaient même pas à s’attaquer à cette demoiselle. Mais ils bavaient presque ! Heureusement pour Alice, ils ne faisaient qu’imaginer ! Elle marchait un peu plus vite et à chaque route franchie, son inquiétude grandissait. Les ruelles devenaient de plus en plus obscures et oppressantes et inquiétantes. Mais l’aimant devenait lui aussi à chaque pas plus attirant.

Au bout d’une énième ruelle, deux filles apparurent. L’une était assise, elle avait l’air bizarre et avait les yeux fermés. L’autre tenait une grande toile sous verre dans ses bras. Alice s’approcha. Elle savait … Elle l’avait reconnue …

- Rose …

Alice se plaça au coté de sa jumelle, comme elle le faisait très souvent. La jeune fille qui se trouvait en face aurait pu croire qu’elle voyait double si les sœurs n’avaient pas été habillées différemment et si Rose n’avait pas été légèrement plus petite. Elles se ressemblaient d’une manière étrange.

- Je t’ai retrouvée … Rosie …

Car Alice retrouve toujours Rose. Et Rose retrouve toujours Alice.
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Gabrielle

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MessageSujet: Re: Xx Crépuscule Etouffant xX [ PV : Soeurs Baudelaire ] Xx Crépuscule Etouffant xX  [ PV : Soeurs Baudelaire ] Empty16.05.08 20:34

  • Elle entends des bruits de pas, à peine perceptibles, mais c'est ce qui la tire de ses songes. Bien que ses paupières soient fermées, Gaby n'avait pas relâché son attention. Il y a de meilleurs endroits pour perdre sa vigilance. Et elle connaissait les risques de celui-ci, elle préférait rester sur ses gardes. Ses yeux ne lui servaient pas pour repérer l'intru qui avancerai. Le saoulard ferai du bruit, et son haleine alourdie par l'alcool se sentirai de loin. Le vrai maître des lieux ne se ferait pas voir, lui, mais peut-être entendre. C'est dans cette optique que finalement, elle avait gardé les yeux fermés, aiguisant à l'inverse ses autres sens. C'est peut-être pour ça aussi qu'elle avait été capable de percevoir le bruissement discret d'une robe, et le raclement ténu des chaussures sur le sol.
    Elle la regarda. Ou plutôt, les regarda. Les quelques instants qu'elle avait pris pour se décider à ouvrir les yeux, qu'une autre fille les avait rejoins. Même visage fin, même yeux azurés, même cheveux clairs. Soeurs ? Non, jumelles. A peine quelques differences, un infime écart de taille. Et puis, surtout, elles n'étaient pas habillées pareil. Même en les connaissant bien, ce devait être dur de ne pas les confondres. Genre " Hey, toi, salut, t'es machin ou bidule ? ", bref, lamentable. Ce ne devait pas être facile d'être comme quelqu'un d'autre. Personnelement, Gaby ne supporterait pas. Mais de toute façon, Gaby n'est pas un modèle de tolérance. Celle habillée d'une robe noire appela sa soeur Rose. Rose, nom de fleur, peu commun en fait. Mais pour ce soir, Gabrielle saurait que celle en bleu s'appelle Rose. C'est bien, ça ne lui servirait pas à grand chose en fait. Ladite Rose lui adressa justement la parole.
    Surprise est un adjectif faible, même si en général, il en fallait beaucoup pour l'étonner. Leur attitude désinvolte, inconsciente était déjà étrange. Mais qu'on lui fasse remarquer qu'elle était..belle... C'en était comique. Mais elle ne rit pas, se contentant de hausser un sourcil éloquent. Elle n'avait pas l'habitude de recevoir des compliments, c'est un fait, mais surtout aussi naturellement, sans rien attendre en retour, c'était désarmant. Les jumelles et Gabrielle ne vivaient pas dans le même monde, c'était évident. Au contraire, il serait difficile de leur trouver des ressemblances. Les unes semblaient liées entre elle à défaut d'être connecté au monde, l'autre était dans un univers sale et avait l'état d'esprit détestable qui s'ensuivait. Et pourtant réunies, dans un lieu où les rencontres n'étaient jamais amicales.
    Un peu perturbée par la franchise de Rose, ou tout simplement par leur arrivée décalée, Gaby mis quelques secondes à reprendre ses habitudes. Reflexes dûmment acquis à force de railleries hautaines ou de critiques accerbes. Pas toujours très fines, certes, mais en général, elles avaient le mérite de vexer. Bien qu'apparmeent, il serait dur de froisser ces deux dames qui semblaient venue d'une autre planète. Mais qu'importe, on ne se refait pas. Un sourir glacial étira brièvement les lèvres de Gaby, donnant à son visage un air dédaigneux. Sa voix même était le reflet de son mépris, et aiguisée d'une point de cruauté.


    -Moi ? Belle ? Je ne pourrai pas en dire autant de toi.

    Petit rire suffisant, pas vraiment intelligent mais pas non plus profondément stupide, elle se reprit rapidement. C'était une réponse bateau, mais qu'elle ne manquait pas de ressortir à chaque fois. Au moins, ça coupait l'envie aux gens de la complimenter, elle n'aimait pas ça, elle ne savait jamais comment réagir. Elle perdit toute trace d'amusement sur son visage. Si on la voyait trainer avec ces deux décalées du cosmos, elle aurai du mal à trouver ce qu'elle voulait. Néanmoins, elle avait pas envie de lever son cul et de menacer physiquement. Elle se contenterai donc de la parole, essayant plus ou moins vainement de les faire dégager à coups de moqueries.

    -Bon, vous venez d'où pour sortir des conneries pareils ?

    Voix glacée, tranchante. Pas un frémissement lorsqu'elle laisse claquer ses paroles. Ce n'est pas la réponse qui l'interesse, elle s'en fout éperdumment, elle veut juste leur faire comprendre qu'elle gênent.
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Rose Baudelaire

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MessageSujet: Re: Xx Crépuscule Etouffant xX [ PV : Soeurs Baudelaire ] Xx Crépuscule Etouffant xX  [ PV : Soeurs Baudelaire ] Empty28.05.08 10:55

Il est doux de sentir la présence d’un être aimé près de soi. Il est doux de sentir le flamboiement du bonheur dans son cœur. Mais un bonheur fragile fait de joie, de peur, de mélancolie.
Elle se savait faible. Parce qu’elle ne pouvait vivre sans se poser un nombre incalculable de questions aux sujets divers et variés. Elle ne parvenait pas à se réjouir tout simplement. Elle n’était pas dépressive. Elle ne voulait pas suicider. Elle aimait la vie. Mais tout était trop compliqué dans sa tête. Ou peut-être que la vie ne l’aimait pas … Mais comme l’avait dit Molière, le plus grand faible des hommes, c’est l’amour qu’ils ont de la vie. Même lorsque tout va mal, on trouve toujours quelque chose à quoi se raccrocher. Ou bien finalement, peut-être que si, elle était dépressive … Vous pensez ?
Elle s’était plantée quelque part dans les calculs. Un truc lui échappait. Depuis … toujours ? Elle n’aimait pas cette époque. Elle n’aimait pas cette hypocrisie et les faux-semblants planant en permanence. Elle n’aimait pas la race humaine. Il aurait fallu tout recommencer, retourner à l’origine. Lorsqu’il n’y avait qu’un soleil suspendu aux portes du crépuscule dans des draperies de pourpre et d’or. Elle n’aime pas. Mais elle aime aussi. C’est compliqué. Ca ne veut rien dire. Elle dit, elle sait, elle croit et tout ces « mais ». Elle ne sait pas grand-chose au final, elle ne veut pas dire, elle ne comprend rien et pourtant, elle veut croire. Oui, s’il y a une chose de sûre, c’est qu’elle veut même si elle ne sait pas vraiment quoi. Qu’est-il besoin de remplacer « elle » par un prénom lorsque l’on est plongé dans l’abîme de ses pensées … Un sourire s’étira sur le visage de Rose. Ce n’était pas ce genre de paroles qui sauraient l’atteindre. Elle était belle et le savait. Sourire ironique.

« Un jaune d’œuf sanglant.
Un trou brûlé qui s’élargit sur un drap.
Une rose enragée qui menace d’éclore. »

Elle attrapa la main libre de sa sœur dans la sienne, prouvant ainsi que leurs beautés, bien que différentes, étaient existantes. Pour sûr, cela ne leur faisait ni chaud ni froid, mais au moins, c’était un point sur lequel elles ne doutaient pas. L’autre ne pouvait atteindre le point sensible. Sans doute pas. Ce n’était pas là-dessus qu’elles se sentiraient en danger, il leur en fallait bien plus pour se trouver désarmées. Bien plus pour se trouver dans leurs derniers retranchements. Ses yeux ne souriaient pas. La jeune Française se pencha légèrement, ses cheveux dégringolèrent de chaque coté de son visage. Elle lâcha la main droite de sa jumelle et tendit celle qui la tenait il y a un instant vers l’autre fille. C’était amusant tout ces pics brillants sur celle-ci. C’était joli. C’était pour se protéger ? Une carapace ?
Le doux parfum du poulet au curry parvint à ses narines et la fit se redresser d’un coup [d’un seul !]. Son estomac émit une plainte étouffée à cet appel si tentant que s’en était révoltant ! Elle sourit, et cette fois c’était un vrai, à sa sœur. Un simple regard vaut mieux qu’un long discours, c’est bien connu. Même si ce n’est pas tout-à-fait la formule exacte. Au moins, c’est comme ça entre Alice et Rose. Face-à-face, elles se regardent. Elles sont si différentes mais se comprennent parfaitement. Osmose parfaite. Rosie sait que si elle n’avait pas été la sœur d’Alice, elle serait tombée amoureuse d’elle. Homme ou femme. C’est ambigu, c’est effrayant. Alors à leur façon, elles ne sont qu’une, si ce ne peut être physiquement, ce sera spirituellement.
Mangeront-elles en la présence de l’autre fille ? Oui. Elles partageront si l’autre en voulait. Après tout, elles n’étaient pas toujours égoïstes. Provocation ? Imprudence ? Quoi qu’il en soit, les jumelles s’assirent sur le sol, non-loin de la jeune fille, et prirent leurs parts. Ce n’était pas une grosse portion, elles n’avaient pas besoin de grand-chose.

La toile irradiait à ses yeux. Elle n’était pas belle. Elle était spéciale. Et pourtant, quelqu’un s’autre ne l’aurait sans-doute prit que pour de l’amateurisme, pour elle, c’était bien plus. La femme à la toge, cette femme que l’on voyait de dos, dont on apercevait à peine le profil, aux longs cheveux blonds nattés, c’était elle. C’était Rose d’une certaine manière. Elle le sentait. Mais elle ne le dirait à personne, elle n’était pas idiote et ne voulait pas passer comme tel. Et puis … c’était son secret. S’il y avait une chose qu’elle ne voulu partager en cet instant, c’était bien cette attirance pour le tableau. Rose contempla son bien fraîchement acquis et avec la tranquillité qui lui était coutumière, elle le retourna. Au dos, dans un coin en bas à gauche, une inscription à moitié effacée : « Rose Madder ». Elle n’en fut pas surprise, un sourire éclaira encore une fois l’espace d’un court instant son visage, mais laissa vite place à l’admiration. C’était … étrange. Rose Madder. Cela signifiait « Rose Garance ». Comme la couleur de la toge de la jeune femme blonde. Ou bien on pouvait traduire « Madder » par « la plus folle » … Elle observa de nouveau la peinture de ses yeux grand ouverts et fascinés. Aucun doute, c’était une perle rare.

- Rose Madder …

Doux murmure sorti des lèvres de la même couleur que la toge.


[size=14][Je veux juste préciser que je me suis inspirée de Rose Madder, de Stephen King. Voilà !]
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Xx Crépuscule Etouffant xX [ PV : Soeurs Baudelaire ]

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