▬ Messages : 27 ▬ Age : 29 ▬ Argent : pas défini, carte bancaire de ma mère^^ ▬ Humeur : étudiante, bénévole dans une maison de retraite ▬ Date d'inscription : 21/05/2008
Sujet: Noir espoir (le titre va être changé^^) 05.06.08 13:41
J'espère que je peux poster çà^^ C'est hors RP, çà fais 6 mois que je le travaille avec l'aide d'un forum fait exprès^^ Voilà^^
Noir Espoir
Prologue
La sonnerie retentit dans l’enceinte du collège. Les élèves de la 4ème2 se rangent. C’est la seule classe dans l’immense cour du collège, rangée près du gros chêne, situé au milieu de celle-ci. Une élève est à l’écart. Elle a de longs cheveux noirs, des yeux d’un bleu cristallin et le visage parsemé de tâches de rousseurs. Elle regarde les autres élèves d’un air envieux et triste. Elle, dans ce collège depuis la 6ème, n’a pas d’amis, pas de Nike ou de Reebok aux pieds, pas de vêtements Puma ou autres grandes marques connues dans le monde entier. Non. Elle, elle a un T-shirt blanc et un jean, tout simples. Elle est orpheline. 1 ans et 6 mois maintenant qu’elle n’a plus ses parents. Ils ne sont pas morts, non ! Ils sont partis en la confiant à sa tante. Mais elle s’en fiche ! Elle, ancienne Marion Aurilgards, elle s’est toujours débrouillé toute seule. D’ailleurs, avant-hier, elle est allée à la mairie avec sa tante pour changer de nom. Maintenant elle s’appelle Lou Estiale. Cà fait nom de poète, elle aime bien. Le prof de SVT vient les chercher. Il a l’air d’assez mauvaise humeur. Ils montent au 2ème étage et rentrent dans la salle 23. Elle possède une vingtaine de tables de 2. Il fait l’appel, nom après nom, lentement…
-Marion Aurilgards !
Elle ne réagit pas.
-Marion Aurilgards !!
…
-Répondez de suite mademoiselle !!
-Quoi ? dit-elle d’un ton las.
-Je vous ai demandé de me répondre !
-Je m’appelle plus Marion Aurilgards.
-Ah oui ?!
-Je m’appelle Lou Estiale.
-Bon et bien Lou Estiale, vous aurez deux heures de colle, une pour ne pas m’avoir répondu de suite et une autre pour votre insolence !
L’année terminait bien… En plus, la date de la colle était fixée le jour où se déroulait la journée porte ouverte du collège… La poisse !
Après un cours interminable de français, un incompréhensible de maths et encore un effet somnifère de musique, vint enfin le déjeuner.
Menu : Carottes râpées/jambon Ragout de veau/ratatouille Camembert Kiwi
Cà allait être bon tient…
Elle passa un quart d’heure à la cantine, seule, comme d’habitude, rongeant son chagrin et son manque d’amour, et descendit dans la cour. Elle s’assit sous un bouleau, au fond de la cour, là où il n’y avait jamais personne. Quitte à ce que personne ne vienne la voir, autant s’isoler. Elle mangea les trois morceaux de pain qu’elle avait réussi à récupérer discrètement et à fourrer dans sa poche à la cantine. Pas un poil rassasiée et toujours dans sa peine, elle retourna dans son rang et attendit la sonnerie dans un état de semi sommeil.
Quand elle retentit, le professeur d’art plastique vint les chercher et fit, pour le plus grand malheur de Lou, des groupes par deux. Elle se retrouva avec Cindy, la fille la plus pimbêche de la classe. Après une heure de supplice passée à dessiner des animaux « magiques », à écouter Cindy rire avec ses amies et glousser comme une cruche, ils descendirent dans la salle de technologie. Le professeur fit l’appel, distribua deux ou trois heures de colles aux garçons, comme à chaque cour de technologie (ces idiots s’amusaient à faire brûler des bouts de papiers avec leur briquet) et donna une tonne de devoirs, dont un exercice incompréhensible à rendre le lendemain. La sonnerie retentit enfin. Elle sonnait la fin des cours. Lou rangea soigneusement ses affaires et se dirigea calmement vers la sortie. Elle avait tout son temps, plus personne ne l’attendait chez elle, sa tante travaillait et sa cousine terminait à 17h00. Elle flâna un peu dans la rue, continuant son deuil de la même façon jour après jour comme lors de cette journée d’octobre 2007. Sans qu’elle le veuille, une larme roula sur sa joue au souvenir de ce jour où elle aurait préférée ne pas exister. Elle l’essuya avec le revers de sa manche et passa à la boulangerie où elle s’acheta un éclair au café qu’elle mangea en rentrant chez elle. Arrivée, elle fit ses devoirs rapidement, en butant sur l’exercice de technologie, et alla chercher un livre. Un gros livre, comme elle les aimait. Elle regarda le titre, commença à le lire et parut étonnée. Elle regarda le nom du livre une deuxième fois.
Noir espoir
Elle recommença à lire avec un air stupéfait et se rendit compte que… Que c’était son histoire. Elle lut, lut et lut encore.
Et dans le livre, quelque chose c’était mis à bouger.
Le dénouement
Oui je sais, c'est long xD
Mitsukuni Maora
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Sujet: Re: Noir espoir (le titre va être changé^^) 05.06.08 13:43
Chapitre 1 Moi
DRIIIIIIIIIIING !!!
Je me présente, je m’appelle Marion Aurilgards, j’ai 12 ans et je suis en 5ème2, plutôt bonne élève, débrouillarde et pas un poil mauviette. J’ai ma petite bande, comme tout le monde au collège. Elle est composé de :
-Moi, je suis le mouvement mais je défends mes idées -Chloé, ma meilleure amie, comme moi version têtue -Salomé, amie d’enfance, elle « mène » la troupe -Océane, elle est nouvelle et reste avec nous -Oscar, le blagueur dragueur un peu à la traine typique -Arthur, mon petit ami, je le connais depuis la maternelle -Mohamed, le petit ami de Chloé, gentil mais fonceur
Aujourd’hui, 12 octobre 2007, il y a un contrôle en français, juste après la récréation. Révision de dernière minute, stress, rires nerveux…
DRIIIIIIIIING !!!
La prof arrive. Nous montons les escaliers en même temps que la tension augmente. On entre dans la salle de classe. Distribution des copies. Mon cœur bat à toute vitesse. Je commence à lire les questions. Mon cœur se calme. Je connais toutes les réponses. Je m’excite. Les doigts fébriles, je remplis la feuille. Elle est à présent recouverte de mon écriture ronde et serrée. Je jubile. Je lève la main pour rendre ma copie. Dix élèves déjà on rendu la leur. Je regarde la prof. Elle lit. Et me sourit. Mon cœur chavire. Je regarde dans mon cahier. Bon, bon, bon… J’ai réussi ! J’ai tout bon ! Une larme roule sur ma joue et un grand sourire se peint sur mes lèvres. J’enfouie ma tête dans mes bras. Chloé, qui est à côté de moi, lève la main et rend sa copie d’un air hésitant et peu convaincu. Tout le monde à fini et la prof se met à corriger les copies. Elle nous laisse discuter un peu. Chloé n’est en effet pas aussi heureuse que moi.
-Tu as de la chance, moi j’ai tout raté ! Tout c’est embrouillé dans ma tête quand j’ai vu les questions… -Oui, j’ai eu beaucoup de chance, j’ai… En fait je ne sais pas comment j’ai fais… C’est venu tout seul, comme si quelqu’un avait pénétré mon esprit et tout fais à ma place… D’ailleurs j’ai eu une envie de fugue quand j’écrivais… -Et ben te plains…
Sa voix fut étouffée par l’alarme incendie qui retentit, plus inquiétante que jamais. On était au mois d’octobre et jamais il n’y avait eu d’exercice incendie ce mois là. Mon cœur commença à bondir dans ma poitrine quand je vis la prof paniquer. Elle nous dit de ranger nos affaires et de descendre en vitesse dans la cour, ce que nous fîmes sans réfléchir. Mes bras tremblaient tellement j’avais peur de mourir, de perdre un être cher… Arrivés en bas, la prof fit l’appel avec un air paniqué :
… Pas de réponse. Je m’affolais et regardais partout autour de moi.
-Chloé Merquier ?!
… Toujours rien. J’avais les larmes aux yeux et j’étais proche de la crise cardiaque tellement mon cœur battais vite. Un frisson parcourut la classe. Nous tournâmes tous la tête vers la salle de classe que le feu commençait à atteindre. Soudain, un cri déchirant parcourut le ciel et une petite main calcinée apparut au haut des escaliers qui auraient dû porter, sauver le corps auquel elle était rattachée… Puis, plus rien. Je venais de perdre ma meilleure amie. Mon cœur se serra, et le temps que le choc soit passé et que j’ai vraiment compris ce qui c’était passé, les pompiers étaient déjà arrivés et s’activaient à éteindre le feu.
Je courus dans les bras d’Arthur, et, n’y tenant plus, fondis en larmes.
* **
Une ou deux heures plus tard (j’avais perdu la notion du temps), les professeurs me laissèrent aller aux toilettes, après avoir vérifié que je n’étais pas devenue folle à cause de l’accident. Les yeux rougis d’avoir trop pleuré, je me dirigeais vers les toilettes du collège. Soudain, une idée folle me traversa la tête. J’avais besoin d’être rassurée, d’être prise dans des bras chauds et accueillants, à qui je pourrais tout raconter et qui m’écouteraient jusqu’au bout, attendant patiemment que j’ai dis tout ce que j’avais sur le cœur. Et cette sensation, ce réconfort, ce n’était pas les bras du psychologue scolaire qui allait me l’apporter. Je regardais la petite fenêtre à 1m70 du sol. 20 cm seulement me séparaient d’elle. Avec l’aide du lavabo, je l’atteindrais facilement. De large, elle mesurait environ 50cm. De hauteur, environ 40cm. Largement assez pour que je puisse passer. Tentante, certes, mais folle. Je regardais la porte et m’approchais d’elle, le cœur battant, pour écouter si quelqu’un venait. Personne. Un nœud dans l’estomac ayant pour cause la peur d’être découverte, je m’avançais vers le lavabo. Je l’escaladais facilement, pour mettre mes deux pieds en équilibre sur le rebord. Soudain, en déplaçant mon pied droit, il glissait sur une petite flaque d’eau que je n’avais pas vue. J’étouffais du mieux que je pouvais le cri qui s’échappait involontairement de ma gorge. Le cœur battant, je restais immobile pendant quelques minutes. Quand je fus totalement sûre que personne n’avait entendu, je me hissais sur le rebord de la fenêtre. D’abord le ventre, qui souffrit brièvement contre le tranchant de la fenêtre, puis je hissais mes hanches et réussissais à me contorsionner pour mettre mes jambes de l’autre côté de ma « prison ». Je parvenais à m’assoir. Je n’osais même pas respirer, de peur d’être vue. Je regardais une dernière fois la porte des toilettes, puis me retournais vers la rue. J’observais autour de moi à la recherche du moindre mouvement. N’ayant rien repéré, je glissais le long du mur, toujours silencieusement. Accroché par les mains, je regardais la hauteur qui me séparait du sol. Environ 1m. Je m’apprêtais à sauter quand mes doigts lâchèrent le rebord où ils étaient accrochés. Je tombais du mur et retenais avec conviction le cri qui faillit m’échapper. J’atterrissais, heureusement moi, sur un petit buisson. J’en sortais les vêtements tout déchirés et des bleus partout. Je m’avançais vers un petit trou dans le grillage que j’avais repéré auparavant avec Océane. Je me glissais comme je pouvais dans ce petit espace, sûrement creusé par un écureuil ou autre de la famille des rongeurs. J’en ressortais dans un état… Lamentable. Les passants me regardaient bizarrement, quand j’eu atteint la grand rue. Ils avaient un air de pitié sur le visage, me voyant dans un si piètre état, toujours sous le choc de l’accident qui venait de se passer. Je fis la route en trainant des pieds, et, sûrement, quelques larmes roulèrent sur mes joues. Dans mon cœur se bousculait la colère, la tristesse, le désespoir et un tas d’autres sentiments que personne n’aurait pus nommer. En chemin, j’entendis quelques rossignols chanter gaiement, comme si cette journée était une journée comme les autres, comme si c’était drôle de perdre une personne qui vous était chère ! Cela redoubla mon chagrin, et plus je les entendais rire et jouer, plus je voulais leur hurler de se taire, leur lancer des cailloux pour qu’ils comprennent ! Je sus à ce moment là, à cet instant précis, que je n’étais plus une enfant. Et mon arrivée chez moi n’arrangea rien à mon chagrin.
Je mis la clef dans la serrure, la tournai deux fois vers la gauche, appuyai sur le bouton pour que l’alarme ne se déclenche pas, et je rentrai dans l’entrée spacieuse et tapissée de grand voiles de tissus blancs, répétant l’opération. Je lâchais mon sac près de l’escalier en chêne et me dirigeais vers la cuisine, sûre d’y trouver ma mère. Ma mère ! Qu’elle était belle ! Elle avait de beaux cheveux blonds bouclés qui lui retombaient gracieusement sur les omoplates et de grands yeux noirs, le teint de porcelaine et la grâce d’une danseuse. Elle était une fine cuisinière et consacrait 3 heures de ses semaines au karaté, où elle avait sa ceinture noire. Elle avait une musculature fine et non apparente, qui lui donnait un profil fin et élancé. Je l’aimais comme personne ne pouvait l’aimer. Je la respectais tout en la provoquant, je la détestais tout en l’aimant follement. Je l’appelais donc, ne la trouvant pas dans la cuisine, où elle aurait dût être en train de préparer le dîner, mon gouter sur la table. J’eu beau fouiller le salon bleu clair et marron chocolat de fond en comble, parcourir l’étage en long et en travers et retourner la salle de bain en parquet et en galet, je ne la trouvais pas. Je m’inquiétais et décidais d’aller chercher mon père, sûrement dans le jardin. Ce jeune chef d’entreprise de 36 ans terminait son travail à 16h00 tous les après-midi. Le grand brun aux yeux incroyablement clairs et au teint de Tahitien adorait le jardinage et passait ces heures perdues dans son jardin, qui était rapidement devenu le plus beau de la région. Je l’appelais et l’appelais encore, mais je ne le trouvais pas. Même après être passé dans les rangées de rose trémières et de coquelicots, je n’eu pas plus de succès qu’avec ma mère… Je commençais à paniquer sérieusement, les larmes aux yeux et le cœur battant, et j’en oubliais l’accident du collège… Ils allaient sûrement bientôt arriver, il ne fallait pas trop s’inquiéter. Je respirais un grand coup et montais dans ma chambre. Je m’allongeais sur le grand lit blanc, posé sur un parquet de bois clair. Les murs blancs, décorés de dizaines de posters, supportaient beaucoup d’étagères, qui elles même supportaient des centaines de livres. J’avais une passion pour les livres. Les gros livres. Enormes même. J’avais dévoré la collection d’Ewilan, Eragon, Harry Potter, le Seigneur des anneaux et beaucoup d’autres étaient aussi passées à la marmite. Je saisissais le premier tomme de Magyk que j’avais commencé la veille au soir. J’avais déjà lut les 12 premiers chapitres. J’en dévorais 5 autres. Je m’interrompais dans ma lecture pour regarder l’heure. Déjà 17h00. Je ressassais une nouvelle fois ma journée. Chloé… Toutes les aventures, tous les délires et toutes les joies qu’on avait partagés… Tous ces bons moments c’étaient envolés avec sa mort. Je n’aurais sûrement plus beaucoup de moments comme çà. Je me remettais à pleurer. Les surveillants c’étaient sûrement rendus compte de ma disparition à présent. Il valait mieux ne pas s’attarder ici. Je prenais mon vieux vélo blanc et me dirigeais tout d’abord chez mes vieux voisins, Mr et Mme Loriand. Je frappais à leur porte et attendais quelques instants que quelqu’un vienne ouvrir. Une vieille dame aux cheveux blancs m’ouvrit la porte.
-Marion ! Cela faisait longtemps qu’on ne t’avait pas vu ! Tes yeux sont rouges, pourquoi donc ? Me demanda-t-elle d’une voix chevrotante. -Bonjour Mme Loriand. Ne vous inquiétez pas pour çà. Tout va bien. Lui répondis-je, un petit sourire aux lèvres. -Mmmm… J’en doute… Mai si tu ne veux pas m’en parler, c’est que cela ne me concerne pas ! Alors, pourquoi es-tu venue ? -Et bien je venais vous demander si vous n’aviez pas vu mes parents ? Ils ne sont pas à la maison… -Oui, en effet, je les ai vu quitter la maison, il y a environ 3 heures ! -Merci beaucoup Mme Loriand. Lui dis-je en souriant. Au revoir et à bientôt ! -A bientôt Marion !
Je décidais donc d’aller chez ma tante, Sophie, grande rousse veuve aux yeux verts de 39 ans, et ma cousine, Aurélie, brune aux yeux marron de 16 ans que j’admirais énormément. J’enfourchais mon vélo à la hâte et filais chez ma tante. Elle m’accueillit à bras ouverts, un air triste au visage.
-Je me doutais que tu viendrais Marion… Oh… Comment te l’annoncer… Tes parents… Marion, je suis tellement désolée…
Sa voix tremblait tandis qu’elle prononçait ces mots.
-Qu’est-ce qui ce passe ? Où sont mes parents ? Pourquoi ne sont-ils pas à la maison ? Tu es au courant ? Quand est-ce qu’ils vont rentrer ? -Marion, tes parents, ils sont… Ils sont… -Ils sont… Morts ? Dis-je d’une petite voix -Ne dis pas d’horreurs pareilles ! Non, c’est bien pire… Bon, voilà ! –Elle respira un grand coup- Ils sont partis. Il y a trois heures. Ta mère m’a appelée, il y a une demi heure pour me dire qu’ils étaient partis car ils avaient trop de choses à se reprocher et… Ils m’ont dit de te dire qu’ils t’aimaient. Et ils m’ont confié ta garde. -Je…
Ma voix se transforma en râle rauque et tremblant. Je commençais à sangloter sur place et toute la journée me revenait.
-Chloé… Puis mes parents… Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi lorsque j’étais tellement heureuse ? Pourquoi… Je… Je ME hais, Je LES hais, Je hais… MA VIE !!
Je m’effondrais à genoux et gémissais, le dos secoué par mes sanglots et le cœur serré, tellement serré que j’ai crus qu’il allait exploser.
-Marion… -NON ! TAIS-TOI !!
Comment aurais-je put comprendre que mes parents n’étaient pas partis à cause de moi alors que tant de malheurs m’accablaient ?
Mitsukuni Maora
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Sujet: Re: Noir espoir (le titre va être changé^^) 05.06.08 13:43
Je me relevais, voyant l’entrée aux couleurs chatoyantes, bousculais ma tante et montais les escaliers le plus vite possible. D’abord celui de marbre, puis celui de bois, et enfin, celui de fer, qui menais au grenier, où nous avions construit nos cabanes avec de grandes couvertures miteuses posées sur de vieux étendoirs à linge, où nous avions « campées » et étions aussi tôt redescendu car nous avions peur du noir et des araignées ma cousine et moi… C’était mon endroit calme et paisible à moi, mon « jardin secret », comme diraient certains. C’est là où j’avais rencontré Arthur, qui habitait la maison d’en face, là où Chloé et moi nous étions… Oh, Chloé… Tandis que je pleurais et me lamentais sur mon sort, ma cousine était rentrée et ma tante lui avait tout raconté. A la tombée de la nuit, je descendais dans le grand salon parme, meublé de noir. Une pizza au chorizo était posée sur la table basse en bois noir, recouverte d’un tissu parme. A la télé, une émission débile de chanteurs que j’aurais adoré dans mon état normal. Je mangeais en vitesse et allait me coucher, sans prendre garde où je m’allongeais.
Le lendemain matin, je me réveillais dans les draps frais, à carreaux bleus et jaunes, dans lesquels je m’étais endormie la veille. J’avais la bouche pâteuse et mes yeux ne voulaient pas s’ouvrir. Je m’étirais de tout mon long, réveillant mes muscles endoloris. J’arrivais à ouvrir mes yeux à grand peine, encore à moitié endormie, et voyais le plafond bleu ciel de la chambre d’amis. Je tournais la tête, luttant pour ne pas refermer les paupières. Le mur jaune et l’armoire blanche m’apparaissaient. Je retirais ma couverture et entendis Coton, le chat de ma cousine, miauler de désapprobation. J’avais recouvert le pauvre chat de ma couette ! Je m’asseyais sur le bord du lit et le libérait. Il filait comme une flèche vers la cuisine, ayant bien compris que j’allais lui donner à manger en descendant. Un sourire m’échappait à la pensée du chat miaulant en me voyant ouvrir la boite. Je me dirigeais ensuite d’un pas trainant vers la salle de bain rattachée à la pièce et m’arrêtais devant le lavabo. Je me regardais dans la glace. J’avais un œil à moitié fermé et les cheveux en bataille, tel qu’on aurait dis la guerre de Troie. Un fou rire éclatait dans l’air, sans que je l’aie voulu. J’étais pliée en deux et j’avais les larmes aux yeux. Mon ventre souffrait tellement je riais. Au bout d’un quart d’heure passé à rire, appuyer contre le mur orangé de la salle de bain, je me calmais enfin et me relevais. J’évitais de regarder dans le miroir et m’aspergeais le visage d’eau glacée. Un frisson parcouru mon corps. Ca faisait du bien. J’étais à présent parfaitement réveillée. Je me dirigeais le sourire aux lèvres vers l’armoire après m’être brossée les cheveux, non sans peine. Je mettais un Tee-shirt noir et un jean clair. Le contact des vêtements froids sur ma peau me donna des frissons. Je me sentais bien. Je descendais les escaliers et mes pieds gelèrent au contact du marbre. J’aimais être pieds nus et sentir la texture et la chaleur des endroits où j’allais. Celui que je préférais était bien sûr le toucher du sable chaud… C’était tellement agréable ! J’arrivais dans la cuisine. Il n’y avait personne, mais un petit mot de ma tante posé sur la table blanche m’indiquait :
« Le Benco est dans le placard du haut à côté du frigo, le lait dans celui-ci avec la confiture et le Nutella dans le placard gauche sous l’évier. Si tu veux autre chose, fouille ! Bisous, Sophie »
Je prenais d’abord une conserve de pâtée pour chat et riais car Coton, imbécile qu’il était, m’empêchait de lui mettre sa pattée en voulant manger trop vite. Je le repoussais doucement, terminais de lui mettre à manger en me retenant pour ne pas vomir (j’avais toujours eu horreur de la pattée pour chats), et jetais la boite de conserve à la poubelle. Je prenais le Benco dans le placard, saisissait le lait et attrapais le Nutella. Après avoir fouillé un peu, je trouvais un bol et des tartines, pestant contre ma tante en riant. C’était bien d’indiquer l’emplacement de la nourriture, si on n’a rien pour les mettre ! J’allumais la petite télé et tombais sur les informations. Forcement, on parlait de l’incendie du collège et mon cœur se serrait. Les commissures de mes lèvres retombaient et j’écoutais.
« Hier après-midi, un incendie c’est déclenché dans l’enceinte du collège des Murgers, provoquant une morte et deux blessés. Nous interrogeons le principal, Mr Sartoriias, sur la cause de cet évènement fort regrettable.
-Mr, Comment cet incendie c’est-il déclenché ? -Sa cause est due à une fuite de gaz. Il y a eu une énorme explosion, puis tout à brûlé. - Pouvons-nous connaître les noms des blessés ? -Un cuisinier à été brûler à la jambe, et une jeune élève à été blessée, mais psychologiquement. La morte est en effet Chloé Merquier. Luna, sa sœur, s’est enfuie du collège alors que nousallions l’interroger. Nous pensons qu’elle est sûrement devenue folle à la mort de Chloé. Si vous la voyez, amenez-la au commissariat de police pour que nous puissions vérifier qu’elle n’a pas trop été touchée. Voici sa photo. »
Cela me suffisait. J’éteignais la télé en pleurant. J’avais fini de manger et je me dirigeais vers le lavabo, je faisais la vaisselle, les larmes tombant sur le verre humide, telle la rosé sur les feuilles. Quand j’eu fini la vaisselle et sécher mes larmes, je retournais dans la salle de bain et me brossais les dents. Le dentifrice à la mente forte de ma tante manqua m’arracher un cri. Retournée dans la chambre, je m’allongeais sur le lit. D’un sac où j’avais glissé les affaires de survie avant de partir chez moi, je tirais Magyk, pressée de replonger dans son palpitant contenu. Je commençais à lire et plongeais dans le livre. Je dis plonger, c’est parce que quand j’ai un livre dans les mains, je sens son cœur battre. Dans chaque livre, on raconte l’histoire, la vie d’une personne. Et je sens le cœur de cette personne battre dans le livre. Et le plus magique, c’est quand je commence à lire. Là, c’est comme si cette personne faisait entrer ses souvenirs dans ma tête, comme si je me ressassais ce que j’avais déjà vécu. C’est comme si, quand je lisais le livre, mes souvenirs apparaissaient, et quand je le refermais, ils disparaissaient instantanément. C’est un sentiment très dur à expliquer. En quelque sorte, je vis le livre. Je vois, je sens, je touche, je vis, mon cœur bat comme l’héroïne ou le héro. C’est une chose que je n’échangerais pour rien au monde. Trois heures après, j’avais fini le livre. Je regardais l’heure. 11h38. Déjà ! La librairie n’était pas encore fermée et j’avais une vingtaine d’euros dans mon porte monnaie. J’enfilais une veste marron et je filais dans les rues en direction de la librairie.
Le carillon sonna, d’un son cristallin quand j’ouvris la porte. Je faisais signe à la libraire, lui adressant un petit sourire. Je me dirigeais vers le fond de la boutique où se trouvaient les livres pour enfants. Je fouillais dans les étagères, respirant avec joie les effluves des livres neufs. Après avoir fouillé pendant une demi heure, je trouvais, parmi les « Harry Potter », les « Le secret de l’épouvanteur » et autres livres en vrac, les tomes 2 et 3 de « Magyk ». Je les achetais avec un autre livre qui me tentait bien : « Noir Espoir ». Je rentrais chez ma tante, satisfaite de mon achat, posais les livres sur mon lit avec la veste, me dirigeais vers la cuisine le ventre vide et… Me rendis compte que je ne savais pas où se trouvait la nourriture. Heureusement, ma cousine arriva au moment où j’allais appeler ma tante.
-Bien dormi ? Me demanda-t-elle -Oui merci. Lui répondis-je en souriant. -Ca te va une omelette aux lardons ? -Du moment que je peux manger, tout me va ! Répondis-je en riant.
Je retournais dans le salon et allumais la télé. J’étais de bonne humeur. Je tombais sur « Motus ». Zappais. « Attention à la marche ». Zappais encore. « Il était une fois ». J’adorais ce film ! Je retournais dans la cuisine. Le film commençait dans une demi-heure. J’amenais des assiettes et des couverts dans le salon à l’aide des indications de ma cousine, et elle terminait l’omelette cinq minutes avant le commencement du film. Elle l’apportait dans le salon Et nous commencions à manger. Le film terminé et le dernier fou rire contrôler, elle repartait pour le collège pendant que je faisais la vaisselle. Je passais l’après midi à faire les courses, ayant reçu un coup de fil de ma tante. Je passais enfin à la boulangerie pour acheter une baguette campagnarde. Je rentrais et regardais l’heure. 15h59. Aurélie arriverais bientôt. Je montais dans ma chambre et entamais le deuxième tomme de Magyk en l’attendant. Elle arrivait vers 16h38 et frappait à la porte de ma chambre.
-Marion ? Je peux rentrer ? -Oui oui, bien sûr ! Répondis-je en m’asseyant sur le rebord du lit, ayant fermé mon livre. -Tu ne t’es pas ennuyée ? Dit-elle en rentrant dans la pièce. -Non non, Sophie m’a dit d’aller faire les courses, et tu la connais, faire les courses avec elle, c’est comme faire le tour du monde !
Nous éclations de rire.
-Marion, tu sais, Arthur ? -Je… Oui. Dis-je, soudain inquiète. -Et bien… Je l’ai vu en rentrant et… Il m’a dit qu’il changeait de collège. Que ces parents estimaient celui-ci trop dangereux.
Cette déclaration me fit l’effet d’un coup de poing dans le ventre. J’ouvrais de grands yeux ébahis.
Un râle s’échappait de ma gorge. Le premier sanglot fut difficile, puis le reste suivit, comme naturellement.
* **
Le soir, ma tante rentrait avec un sac remplit de nems, de sushis, de rouleaux de printemps et autres plats Chinois. L’évènement de cet après-midi, déjà oublié, ne ternit pas ma joie. Mes yeux brillèrent de plaisir à la première bouchée. J’adorais le chinois, c’étais la meilleure nourriture au monde. De la sauce dégoulinait sur mon menton et je l’essuyais avec une des serviettes parmes à motifs noirs de ma tante. Après avoir regardé le seigneur des anneaux III, je montais dans ma chambre et ne me réveillais pas avant tard, le lendemain matin.
Mitsukuni Maora
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Sujet: Re: Noir espoir (le titre va être changé^^) 05.06.08 13:45
Quand j’ouvris les yeux, glacée, je vis des arbres. Partout. De grands arbres immenses, et derrière, le ciel étoilé et sans nuages. La lune était pleine et violette. Sous ma peau, de l’herbe. J’en arrachais un brin. Ce n’était pas de l’herbe, mais une sorte de plante grimpante. Je l’examinais attentivement. Sa couleur jaune orangée, parsemée de petites taches rougeâtre lui donnait un charme incroyable. Son odeur faisait penser à celle de la pâte d’amande. Sa texture, sèche et douce, ne ressemblait à rien de ce que je connaissais. Je glissais la petite plante dans ma poche et fermais les yeux. Une douce odeur de vanille flottait dans l’air. J’entendais des bruits étranges, mais je n’avais pas peur. J’étais au contraire confiante. Confiante en quoi ? Je l’ignorais, mais je savais que je ne risquais rien. Je rouvrais les yeux. Je mettais mes mains en l’air, sentant la tiédeur de l’air. Je m’asseyais. A côté de moi, un sac. Je m’avançais à quatre pattes, toujours aussi imperturbable. J’étais comme dans une transe, douce et agréable, chaude et sucrée. J’ouvrais la poche de devant, et trouvais un miroir. Je me regardais et… Poussais un cri d’horreur. Mes cheveux de jais étaient à présent de blé, mes yeux de cristal étaient à présent noirs corbeau. Ma peau était bronzée.
* **
Je me réveillais en sueur dans mon lit. La vision qui m’était apparue avait l’air tellement réelle… Et puis, cette herbe… Si belle et étrange à la fois. Par reflexe, je mettais la main dans ma poche. Le tissu rigide ne permettait pas à ma main de passer correctement. Je me démenais, et je touchais le fond de ma poche. Je restais glacée. Je touchais quelque chose de sec et de doux. Je touchais la plante. Je l’extirpais de ma poche tant bien que mal et l’examinais. C’était bien celle que j’avais vu en rêve, mais ses couleurs avaient ternies. Je la retournais dans tous les sens. Par quelle magie avait-elle atterrit dans ma poche ? Ou peut-être était-ce une vieille herbe que j’avais oubliée au fond de ma poche pendant des années et qui, avec le temps… Impossible. C’était la deuxième fois seulement que je mettais ce pantalon. Une goutte de sueur froide roula sur mon front moite. Et si tout çà n’était pas un rêve ? Et si j’étais vraiment allée dans ce… monde ? Où était-ce ? Comment cela s’appelait-il ? Je le saurais bien plus tard…
* **
Deux jours plus tard, nous apprîmes, via une lettre, que le collège ne rouvrirait qu’en septembre prochain. Nous étions fin octobre. Encore un an de prison, bien qu’elle soit confortable. Auparavant, cette nouvelle m’aurait réjouie, mais je n’avais plus le cœur à çà. Ma tante et moi allèrent à la mairie pour se renseigner sur les activités auxquelles je pourrais m’inscrire, pour mieux supporter cette période qui m’étouffait déjà, mais nous ne trouvions rien, je l’avoue, pour mon plus grand plaisir. Je n’éprouvais pas du tout l’envie de me retrouver avec des personnes de mon âge et un professeur complètement débile. Je restais donc enfermée chez ma tante, mais les journées ne me paraissaient pas si longues… J’étais dans une transe de désintéressement total du reste du monde. La seule chose qui contait à mes yeux, c’était les livres. Grâce à eux, je vivais dans un autre univers, dans un endroit où tout se terminait bien. J’aimais ce monde de rêve, de passion, de tristesse, d’amour… Et un jour, sans que je m’en rende compte, la semaine précédent la nouvelle rentrée scolaire arriva. Avec ma tante, nous allâmes dans une de ces grandes surfaces bombée, tellement qu’à chaque fois que j’y allais je me demandais si le bâtiment n’allait pas exploser. Au rayon cartables, je prenais avec grand enthousiasme un converse kaki avec je ne sais combien de poches. Avec le nombre de personnes qu’il y avait, j’avais l’impression d’étouffer, et mon vœu le plus cher était de sortir de cet endroit horrible. Je choisissais en vitesse un stylo plume, trois classeurs et six cahiers, et nous allions payer.
Nodoka Myazaki
▬ Messages : 50 ▬ Age : 27 ▬ Humeur : Collégienne ▬ Date d'inscription : 28/05/2008
Sujet: Re: Noir espoir (le titre va être changé^^) 05.06.08 20:04
Eh bien bravo pour TOUT CE TRAVAIL ACHARNE
Mitsukuni Maora
▬ Messages : 27 ▬ Age : 29 ▬ Argent : pas défini, carte bancaire de ma mère^^ ▬ Humeur : étudiante, bénévole dans une maison de retraite ▬ Date d'inscription : 21/05/2008
Sujet: Re: Noir espoir (le titre va être changé^^) 05.06.08 20:17
Merci =D
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Sujet: Re: Noir espoir (le titre va être changé^^)
Noir espoir (le titre va être changé^^)
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