Elle était là. Telle une fleur. Fleur du mal? [PV Rose]
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Shuu
▬ Messages : 79 ▬ Age : 33 ▬ Argent : 62828 ¥ (400 €) ▬ Humeur : Etudiante en lettre. ▬ Date d'inscription : 03/12/2007
Sujet: Elle était là. Telle une fleur. Fleur du mal? [PV Rose] 31.05.08 0:33
Le panneau d'affichage affichait [Gare - Pensionnat Mitsuko - 1mn]. Seulement voilà, pour Shuu, une minute, c'était une minute de trop. Un vieux japonais aigri qui la regardait du coin de l'œil, une fille très classe debout et à côté d'elle, l'horreur. La vieille était vêtu d'un pantalon bouffi et d'un haut très large digne des mille et une nuit. On aurait dit Shéhérazade... Mais au lieu du titre de beauté éternel, Shuu lui aurait décerné celui de laideur éternelle. Un châle était posé sur sa choucroute blonde et encadrait un visage ridé et englué de maquillage. Parfois, elle faisait quelques gestes pour dégager son châle de son "beau" visage et Shuu apercevait durant ces courts instants ses ongles de 10 centimètres qui étaient vernis de doré à paillettes. Quand à ses pieds, ils étaient chaussés de sandales ouvertes qui dégageaient ses ongles de pieds de 5 centimètres de long au moins... Attention! Ils était bien limés et tout le tralala qui va avec... Tout bonnement dégueulasse. Shéhérazade et ses mille et une années! En clair, c'était une pute. Une vieille pute.
Shuu était partit dépenser un peu d'argent en ville histoire de ne pas finir veille, comme Shéhérazade, et ennuyée au pensionnat Mitsuko. Elle ne put s'empêcher d'entrer à "La libraire du Soleil" qui affichait fièrement [Promotion spéciale à partir du deuxième livre acheté]. Le jeune homme, derrière sa caisse, fut aussi étonnée que Shuu lorsqu'elle entra. Car, d'habitude, c'était les vieux qui vendaient dans les librairies et c'était les vieux qui entraient dans les librairies. Au final, elle était ressortit avec quatre, cinq livre. Deux, trois étaient des livres anglo-saxon aux auteurs froids et modernes. Tout ce qu'elle aimait. Et, le dernier livre qu'elle avait acheté, il était spécial. Elle l'avait trouvé sur une étagère dont la poussière n'avait certainement pas été faite depuis des années. Elle l'avait scruté pendant longtemps sans oser le touché sous le regard genre "Elle est cinglée" du vendeur. Puis, finalement, elle l'avait agrippé, en annonçant fièrement,
"C'est celui-là que je veux à tout prix!"
Était-ce raisonnable de dire "A tout prix" chez un commerçant?... Pour Shuu, ça l'était car elle aurait acheté ce livre à tout prix. Elle ne l'avait plus lâché, ni en sortant du libraire, ni en chemin, ni sur le banc de l'arrêt du bus. Elle avait finit par entamé le livre en se disant que le panneau d'affichage déconnait carrément.
"Ah... BEN C'EST PAS TROP TÔT" Dit-elle en apercevant le bus tout en haut de la longue ruelle.Shéhérazade fit un petit "pfff" adressé à Shuu.
"Ehhh... Tu veux ma photo Miss Shéhérazade Mille et une année ? "Répond-t-elle à la provocation par provocation.
L'autre se contenta d'entrer dans le bus délabré. Shuu suivit les traces de celle-ci. Le bus était, sans mentir, pourrit. Des sièges dans un état dégueulasse, le sol pas très propre et un conducteur pas très net.
Mais elle la vit. Mais elle la sentit. Là, dans le fond... Telle une fleur qui voulait s'enraciner dans ce fichu tissus. Telle une rose épineuse dans un champ fade. Elle était la seule à rayonner de couleur rouge sang dans un monde tout gris. C'était elle, Shuu venait de trouver La Fleur du mal. C'était d'elle dont Charles Baudelaire parlait dans son recueil de poésie "Les Fleurs du mal" que Shuu venait d'acheter "à tout prix". Ce livre qui l'avait impressionné que part sa couverture bizarre. Arrêt d'urgence. Sol glissant. Shuu se cassa la figure . Elle avait oublié de s'asseoir en contemplant La Fleur. Shéhérazade ne manquât pas de rire en voyant Shuu à terre et se relevant difficilement. Pas un couillon ne penserait à l'aider... Et les gentlemans, ils étaient où dans ce genre de cas?! Elle se releva tant bien que mal avec une douleur horrible à la cuisse. Vite, elle releva la tête, La Fleur la regardait aussi, comme tous les autres. Shuu s'engouffra dans le petit chemin qui menait aux sièges du fond en boitant. Ils y avait encore des sièges libres à côté de La Fleur.
Shuu prit place, sans oser la regarder, sans oser lui parler, elle plongea le nez dans son livre et au même moment, elle entendit la douce voix parler.
Dernière édition par Shuu le 12.06.08 17:21, édité 4 fois
Rose Baudelaire
▬ Messages : 82 ▬ Argent : Alice m'a tout piqué, et elle s'achète des sextoys avec mon argent. è__é ▬ Humeur : Etudiante en Art ▬ Date d'inscription : 25/01/2008
Sujet: Re: Elle était là. Telle une fleur. Fleur du mal? [PV Rose] 01.06.08 22:28
Il allait où ce bus ? Elle s’y était engouffrée avec la masse. Elle n’avait pas payé, le chauffeur n’avait pas vu. Ca n’avait pas été volontaire. Elle détestait être emportée par la foule. Elle haïssait ce contact répugnant. Que faisait-elle là ? Sans Alice. C’était étrange de se trouver quelque part sans elle. Elle se sentait incomplète et pourtant, c’est à ce moment qu’elle se trouvait entière, qu’elle rayonnait de son aura obscure qui lui était caractéristique. Paradoxal. Clair-obscur la définissait bien. Oxymore. Mais elle n’en a pas conscience bien sûr. Rose est hautaine malgré elle. Ses opinions sont délimitées et spécifiques, ses idées sont bien arrêtées, elle est têtue. Elle ne se mêle pas à la population. Alors que s’est-il passé ? Elle marchait simplement en pensant à son tableau, à Rose Madder et elle avait entendu un gémissement ; non-loin d’elle. En baissant les yeux, elle vit une fillette pleurnichant. La gamine avait laissé tomber sa glace au sol. La jeune française tendit alors sa paume ouverte dans laquelle se trouvait l’argent nécessaire à l’achat d’un dessert glacé. Elle ne dit rien et laissa l’enfant la remercier. L’argent, ce n’était que matériel. Elle s’en passait volontiers. Perdue à nouveau dans ses songes, elle était montée dans le bus, ignorant tout du lieu où elle se trouvait, ainsi que de la destination. Peu importait. Elle ira au grés du vent. L’air, le vent son élément. Elle n’était rattachée à rien, mis à part sa sœur. Mais où qu’elles soient, elles savaient se retrouver. Ce n’était pas un problème.
Elle aimait aller là où la guidait ses pas, son esprit. Se sentir libre de toute contrainte matérielle et surtout morale. Sans se soucier du politiquement correct. Rose détonnait dans cet univers moderne. Vêtue d’une robe comme peu de monde en porte, celle-ci était entièrement noire et bordée de dentelles blanches. Les manches longues étaient bouffantes aux épaules, un peu à la manière des robes de princesse, et elle portait de longs bas assortis, surmontées se petites chaussures à talons compensés. Ce qui la grandissait à à peu prés la taille d’Alice, lorsque celle-ci n’en portait pas elle-même. Sa taille réelle était de 1m66, dans la moyenne. 1m70 avec ses chaussures, elle n’appréciait pas être le centre de l’attention. On l’observait trente secondes et puis on se désintéressait. Parfait. Ses longs cheveux blonds cascadaient dans son dos, comme très souvent, et ici au Japon, on remarquait plutôt pas mal cette particularité. Française. Yeux bleus, grands et ourlés de cils au velours noir. Elle était belle, elle le savait mais tout ça n’avait pas d’importance. Puisque ce n’était pas ça qui facilitait ses relations. Elle n’était pas très sociable, elle ne parlait pratiquement pas et les rares fois où elle le faisait, c’était pour sortir ce qui lui passait par la tête et qui, en général, n’avait pas grand rapport avec le reste.
Au final, et heureusement, le bus n’était pas bondé. C’était à l’arrière qu’il y avait le moins de monde. Rosie s’y installa donc, assise les mains sur les genoux, attitude d’enfant sage. Adopter un comportement rebelle, voir vulgaire n’était pas son genre. Lorsqu’on lui faisait une remarque, elle ignorait et c’est tout. Jamais elle n’y aurait répondu. Le silence est le meilleur des mépris, simplement. Nouvel arrêt. Quelques personnes entrent à l’intérieur. Peu importe. Sauf que, jusqu’ici seule, une fille s’assoit à ses cotés. Elle à l’air d’être un peu nerveuse. Ou du moins, c’est ce que ressent la Française. Elle, toujours égale à elle-même. Alors elle tourne la tête. La jeune fille lit, elle est jolie, ses traits sont réguliers et bien qu’ayant l’air anxieux, elle n’a pas l’air d’être de celles qui se laissent marcher sur les pieds. Beaucoup sont ainsi. Sauf qu’elle, elle tient dans ses mains un livre que Rosie affectionne particulièrement. « Les Fleurs du Mal », de Charles Baudelaire. Et c’est de sa voix doucement grave et au léger accent français qu’elle s’adressa à la jeune fille :
- "Comme d’autres par la tendresse, Sur ta vie et sur ta jeunesse, Moi, je veux régner par l’effroi."
Vers tirés du « Revenant », poème qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Il devait être ardu de trouver les « Fleurs du Mal » au Japon, que ce soit dans sa langue originale ou traduit. Elle le possédait en Français, comme tout ses autres livres. Cette fille avait au moins le mérite d’en connaître l’existence. Et elle l’avait. Pourtant, Rose restait imperturbable. Aucun sourire ne vint effleurer ses lèvres, il était rare qu’elle en adresse un à un inconnu. Elle ne déclinerait peut-être pas son nom, la fille risquerait de trouver étrange la coïncidence qui faisait du prénom de la Française celui d’une fleur et de son nom, le même que celui de ce célèbre poète. Oui, c’était assez étrange. Est-elle une fleur … une fleur du mal ?
Shuu
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Sujet: Re: Elle était là. Telle une fleur. Fleur du mal? [PV Rose] 12.06.08 15:03
[HJ: Han la chieuse! J't'ai laissé un peu de marge... Et j'en étais sûre que t'allais me citer un passage de Baudelaire... Mais t'aurais pu tout de même me laisser un peu de marge aussi en citant le début du poème! ... Bon... Allé, j'y vais comme ça]
"Comme d’autres par la tendresse, Sur ta vie et sur ta jeunesse, Moi, je veux régner par l’effroi. "
Le livre lui en tomba sur le nez, à notre petite Shuu. Seulement voilà, La Fleur n'avait pas fait assez attention. Car le livre que Shuu était en train de lire, il était en version anglaise. Le libraire, étonnement, possédait cette version là. Et elle avait toujours préféré lire en anglais. Ainsi, elle connaissait bien les livres de Baudelaire. Ca ne l'étonnait pas du tout.
"I wish to hold sway over Your life and youth by fear, As others do by tenderness."
Les grands yeux amandes de la jeune fille s'écarquillèrent un tout petit peu. Mais son visage resta tout aussi impassible. Une fille bien étrange, une fille peu commune, et Shuu était sûre et certaine qu'elle possédait le prénom d'une fleur quelconque. Peut-être Sakura?... Non, ça ne s'accordait pas du tout. Tout du moins, cette fille n'avait pas trop envie de discuter, c'était visible. Ou alors elle était de nature silencieuse?... Ca pourrait être probable. Shuu avait eu le temps de faire vagabonder son esprit, sans qu'elle ne réponde rien du tout. La bizarrerie de cette fille était encore pire que celle de Shuu.
Le bus s'arrêta, affichant [Pensionnat Mitsuko] et Shuu entendit des filles cantonner devant elle "On est arrivées au Pensionnat! :D"... Elle releva brusquement la tête de son livre et le posa à côté d'elle. La fleur s'était levée, elle sortait aussi. Ce qui étonna grandement Shuu. Elle faillit manquer l'arrêt au Pensionnat et cria comme une folle à lier.
" Attendez! Je sors ici aussi! "
Le chauffeur, exaspéré, ouvrit la porte du fond et Shuu fendit le sol par un petit saut en sortant du bus. Shéhérazade n'était plus qu'un mauvais souvenir à présent et celui de la fleur un joli souvenir qui resterait gravé! Mais... Elle s'arrêta, regarda ses mains quelques secondes. Quelque chose clochait. Elle fouilla ses sacs de la libraire du Soleil. Rien.
" Oh non! Mon livre! Je l'ai oublié sur le siège tout pourrit!... NOOOOON!... "
Puis, se rendant compte d'une présence à côté d'elle, elle reprit son calme. Vira sa tête à droite, et vit la fleur adroitement debout à ses côtés. Elle se sentit d'abord gênée mais ne rougit pas, et se calma un peu. Etonnamment, elle avait l'air un peu amusé même si son attitude super impassible n'avait pas changé. En général, Shuu disait ce qui lui tronttionait dans les pensées et cet instant ne fit pas exception.
"T'es aussi à Mitsuko ? "
Se rendant compte qu'elle avait parlé, Shuu se rétracta vite fait, car le silence de la jeune fille à côté d'elle laissait à croire qu'elle ne voulait pas converser avec elle.
"Euh... Non, rien. "
Elle fit quelques pas en direction du portail, pour le pousser et aller se reposer dans sa chambre tout en lisant ses nouveaux livres. La douce voix se fit réentendre avant qu'elle n'ait eu le temps d'aller bien loin.
[HJ: Oui... Oui j'ai reprit Shuu... Reira c'est trop nul en fait. xD... Voilà. J'espère ne pas trop te perturber avec mes changements de pseudo. xD]
Rose Baudelaire
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Sujet: Re: Elle était là. Telle une fleur. Fleur du mal? [PV Rose] 14.06.08 16:17
[Je n'aurais pas cité le début du poème puisque c'est la fin que je préfère, humph ! Et de toute façon, Baudelaire cité en Anglais, ce n'est plus Baudelaire ! Na !]
[En cours]
Shuu
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Sujet: Re: Elle était là. Telle une fleur. Fleur du mal? [PV Rose] 14.06.08 16:42
[Oulà! .... XD... J'm'y connais pas assez sur Baudelaire pour pouvoir débattre sur lui! ]
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