Le Hit-Parade

Notre numéro 1 au Hit-Parade du mois de novembre est Uchronia !


petit texte de présentation
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Le reste du podium est composé de You Are Mine Rpg (deuxième place) et de L.A.81 Rocks (troisième place) !
You Are Mine &



 
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622 chambres plus loin [ Ch. Yun // Naru – N°622 ]

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MessageSujet: 622 chambres plus loin [ Ch. Yun // Naru – N°622 ] 622 chambres plus loin [ Ch. Yun // Naru – N°622 ] Empty09.04.08 20:45

Les vieilles marches de l’escalier du deuxième étage du pensionnat Mitsuko grincèrent sous le poids pourtant léger d’une jeune fille de taille moyenne, longue et svelte, montant calmement en mettant bien un pied devant l’autre à chaque marche. Pourtant, pendant cette longue période de vacances sans propriétaire, le pensionnat avait été rénové de l’intérieur, les murs crasseux repeints d’un blanc de neige, les vieux escaliers poncés et cirés, les chambres nettoyées, le self entièrement refait. Mais ces escaliers semblaient avoir été là avant même le pensionnat...
La mine sombre, toujours cet air arrogant et supérieur, elle attendait au bout du couloir, ses Converse de cuir plantées sur le tapis de velours bordeaux usé qui recouvrait le sol de ce long couloir bordé de portes à numéros. Tout à coup, elle voulut faire demi-tour. Appeler Narumi pour lui dire qu’elle n’entrerait pas à Mitsuko. Prendre le premier avion. S’enfuir. Au fin fond du Colorado. En Alaska. N’importe où.
Seulement oublier ce passé désastreux et fuir cet avenir qui s’annonçait plus désastreux encore.
Yuna était ainsi, négative, sombre, pessimiste, découragée.
Découragée de toutes ces vies qu’elle tenta de reconstruire après ce fameux jour.
Des vies qui n’avaient durées qu’une semaine, qu’une nuit, qu’une heure.
Des fragments d’espoir, des lueurs de bonheur, qui s’étaient effacées dès que l’envie leur en avait prise. Ouais, elle en avait eu à revendre, de l’espoir, Yuna.
Mais maintenant il ne lui restait plus que le courage.
L’envie de tout de même rester en vie dans ce monde qui n’en valait finalement pas le coup. L’envie de subsister, l’envie d’essayer comment ça fait d’être comme les autres, de dire « Salut ! » dès qu’on voit quelqu’un...
Et ce sourire ! Yuna en était jalouse.
Ce sourire que tout le monde fait tout le temps, ce sourire expressif d’un bonheur et d’une joie de vivre intenses ! Yuna savait sourire, ça oui. Quand elle était avec Narumi, elle souriait. Souvent même. Elle ne savait pas pourquoi, mais il y avait certaines personnes comme ça qui, pour ce qu’elles disent, pour ce qu’elles pensent ou même pour leurs attitudes et leurs positions, plaisaient tout de suite à Yuna.
Narumi en faisait partie. Mais elle n’avait pas revu Narumi depuis...
combien de mois, déjà ?
Le visage blafard et le corps endolori par une longue et ennuyante traversée en train et en ferry depuis Hokkaido, son île natale, jusqu’au pensionnat Mitsuko, Yuna posa sa main sur la poignée de la première porte qui lui tomba sous le nez. « Chambre 622 ». Ouais, ça irait.
Elle l’ouvrit non sans un léger grincement, et entra dans une chambre pas très spacieuse et un peu vide à son goût. Comme elle s’en était doutée, deux lits prenaient place dans la pièce, une armoire à deux portes, deux bureaux...
Oui, une chambre pour deux.
La perspective de retrouver sa meilleure amie afin de démarrer encore une nouvelle vie. La bonne, cette fois, espérait-elle aveuglément.
Elle franchit le seuil, son habituel sac Eastpak marron sur son dos, abîmé, craqué de partout, orné de divers dessins griffonnés vite fait, et traînant un sac de voyage noir et gris, qui était sensé être utilisé comme sac de sport à la base, lors de son achat. De la petite poche extérieure du Eastpak sortit un jeune animal, fin, la queue touffue, bariolé de rayures couleur caramel, marron, noir, beige.
C’était un furet, un très jeune furet apparemment.
Il grimpa avec agilité sur l’épaule de Yuna et émit un petit son aigu.
La jeune fille esquissa un pâle sourire.
Infime, léger, mélancolique. Mais bon, c’était déjà ça. C’était tout de même un sourire. Comment pourrait-on rayonner de bonheur sans savoir si ce qui nous attend va changer de l’habituelle vie longue et monotone ?


" Shin, c’est chez nous là, t’vois ? "


Yuna se laissa tomber sur le lit de gauche. A quoi bon choisir son lit, c’était les mêmes. Shinrei monta sur son dos et se mit à lui mordiller les cheveux.

" Aïeuh ! "

Comme le furet insistait, Yuna se redressa, puis, après avoir compris le message, se leva et alla chercher dans le vieux sac noir et gris une couverture beige. Elle réfléchit un long instant où elle pourrait installer le logis de son petit animal, avant de lever le regard vers l’armoire. Elle ne savait pas pourquoi, mais étrangement cette armoire comportait deux longues fentes en haut, une sur chaque porte. Ses yeux firent un va-et-vient de Shinrei aux fentes, comme pour évaluer si il arriverait à passer dans le trou.
En déduisant que oui, Yuna ouvrit l’armoire et, du côté qui lui était réservé, elle posa sur l’étagère la plus basse la couverture de Shinrei, gardant le reste pour ses vêtements et ses effets personnels.


" Pour la bouffe, tu t’démerde. "

Elle observa Shinrei qui la regardait d’un air hautain, genre « J’ai pas besoin d’toi keuwa », avant de laisser le rire l’envahir.

" Okay okay, c’bon, j’t’apporterai des restes du self, et si j’réussis à gagner un minimum ma vie, ‘fin nos vies keuwa, bah on ira au Supermarché du coin, y’en a bien un j’espèreuh. "

Elle rit, Yuna, elle rit d’une chose bête pasqu’y’a que les choses bêtes qui font rire les gens désespérés et pleins d’attentes.

" Désolé, j’me fous d’ta gueule, mais genre c’est à un furet d’me prendre de haut, alors que tu fais même pas la taille de la moitié de mon Eastpak "

D’un coup, Shinrei, l’arrivée proche de Narumi, la perspective de recommencer une vie meilleure, de s’faire des amis ( des vrais ), et puis p’t’être aussi plein d’autres choses bêtes, genre redécouvrir le plaisir d’une journée de shopping, les plats dégueulasses du self, le soleil sur la plage
( Ouais, on lui a dit qu’y’avait une plage ici ), Yuna la mélancolique perdit un peu d’mélancolie, et d’fierté p’t’être aussi.


" Shinrei, j’suis heureuse, j’crois ! "

Ouais, dévoiler ses sentiments, l’exploit quoi.
Un cliquetis en direction d’la porte, et la poignée qui commence à tourner.
Un ouverture qui s’agrandit. Progressivement. La lumière du couloir qui entre dans la chambre 622. Mais c’te lumière chaleureuse n’entre pas seule.

Narumi.
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622 chambres plus loin [ Ch. Yun // Naru – N°622 ]

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