Nom :
Harisson

Prénom :
Jude, surnom : Juju', ju' - Hé hé, on a tous un truc a cacher.

Age :
14 / 10 / 1990 : 17 ans

Sexe :
J'suis un mec, ça se voit pas ?!

Métier :
Etudiante.

Animal de compagnie :
//

Nationalité :
Japonaise de coeur. [ En vérité elle est australienne ]

Taille :
1 m 56

Poids :
43 kilos

Code règlements :
Reglement général : 0246
Reglement ecriture : 1357

Caractère / Goûts :
Pour une jeune fille, Jude possède un caractère peu stable. Tantôt timide, tantôt très franche, elle est aussi stable qu'une girouette un jour de tempête. Pour vraiment la connaître il faut la côtoyer au moins une semaine minimum et seulement si elle vous fait confiance, chose très rare en ce moment.Pendant une première période Ju' pourra se montrer distante vis-à-vis des autres élèves surtout face à des personnes plus âgées qu'elle. Après cette phase pleine de timidité il peut se passer deux choses :
• Soit les autres l'accepte et alors là c'est l'épanouissement total, un peu comme une seconde naissance. On peut presque dire qu'elle change totalement, franche, souvent de bonne humeur, calme ou parfois énervée dans le sens positif. Elle devient fort sympathique envers les autres et plus principalement avec ses amis.
• Par contre si elle se sent rejetée elle se renferme sur elle même, se crée un monde à part des autres. Elle préférera alors la solitude, le calme et n'appréciera guère la présence d'autrui.

Histoire (min 7 lignes) :

- C'est la guerre en Australie -

Pour ceux qui l'intérrogeaient à cette époque - c'était peu avant l'année 2000, en mai - la seule chose de sa vie passée dont elle consentit à se souvenir était son prénom : Jude. A tout le reste, elle tournait le dos, à son malheur, comme à un abime - de crainte, elle le savait bien, d'être happée par le vertige des destructions, par l'envoutement des souvenirs ... Donc, à tout elle disait : non ! Et elle refusait entre mille autres l'image de ses deux petites soeurs, assises sur la marche de pierre, au bas de l'escalier, dans la maison toute ensoleillée de leurs rires, parsque la maison c'est écroulée en tas, soufflée par une bombe, ensevelissant tout : les marches de pierre, les rires, les robes bleues, les petites soeurs, la tante célibataire qui s'occupait d'eux depuis un an, et de surcroit la grand mère passée dire bonjour. Le temps pour les voisins de voir jaillir puis retomber un volcan de décombres. Jude se trouvait ailleurs, ayant été retenue chez le boulanger à l'heure de la queue. La queue l'avait sauvé. Mais ce sont des sauvetages qu'on hait. Elle avait regardée le tas de décombres, le tas de poussière fumant, ce n'était pas la premiere fois dans sa ville. Elle savait ce que cela voulait dire ... Elle avait tournée le dos, sans écouter les appels des voisins, et pendant des kilometres, couru au hasard sur une route. La route filait vers le sud et le bombardement de sa petite ville, pour son malheure voisine d'une bifurcation férroviaire, avait eu lieu le matin. La jeune fille avait continuée de marcher jusqu'au soir, jusque dans la nuit, poussant ses pieds éreintés à travers de grands bois inconnus. Enfin elle était tombée, et l'herbe nocturne avait endormi sa souffrance.
Trés tot, à l'aube, un camion du ravitaillement la cueillit dans la lueur de ses phares, la coucha sur ses sacs de farine, l'achemina cent kilometres plus loin. Là, au bord d'une poignée de maison qui formait un hameau, le camion s'arrêta et le conducteur déscendit pour honorer le soleil levant au bistrot du lieu. Il tenait par le bras, sa rescapée mal reveillée et titubante.
- Patron, une ommelette pour la petite, des choses comme ça, ça se trouve encore dans votre fond de cambrousse ... ?! Ah misere de misere ...
- Qu'esque tu penses faire maintenant, ma pov' gamine ??? D'abord, quel age que t'as ? 10, 11 ans ? Bon. Pourquoi tu ne viendrais pas aider a la ferme ? On te ferais volontier une place.
Jude regarda le paysan longuement en finissant de recler son assiette : ça ou autre chose, pourquoi pas, en effet ? Elle se leva :
- Oui, je veux bien aller avec vous. Merci.
Mais un quart d'heure plus tard, sur le seuil de la ferme, tremblante et claquant des dents, elle s'arrêta :
- Noon ... je ne pourrais pas.
Assises devant la grande table, deux petites filles engouffraient leurs frimousses dans des bols de lait. Elles devaient avoir 4 ou 5 ans. Leurs tablier à carreaux rouges et blancs se poudraient d'or dans le soleil de la fenetre. Le tête de Jude sonna séchement contre la chambranle de la porte.
- Non je ne pourrais. Je ne pourrais jamais plus.
Et elle s'enfuit à travers les champs.

Ce fut ce fermier qui la retrouva, aplati contre terre, à l'orée d'une pièce de blé. Au bruit des sabots, elle se releva pour fuir plus loin, mais un buisson l'a bloquait.
- T'as le coeur tellement gros que tu ne puisses plus voir une maison ?
- Y a pas que ça.
- Alors c'est a cause de mes petites ?! Ce te fait trop de souvenir de ...
- Oui, coupa la jeune fille dans une plainte.
- Faudrat t'habituer a en voir, des petites. Le miennes c'est Héléna et Maiwenne, c'est sans doute pas les même noms chez toi.
Jude, sans répondre, baissa ses yeux sur les prénoms délicieux de ses deux petites soeurs anéanties : Lili et Maya ... Elle eût un coup de point tragique dans le vide.
- Qu'est-ce que ça fait, un prénom ou un autre ! Elles sont toutes pareilles. C'est leurs cheveux, c'est leurs visages, c'est leurs voix quand elle rient, leurs robes qui dansent quand elles courent. C'est de les tenir un peu craintives au bout du doigts pour leur faire traverser la rue, et d'aller les embrasser dans leur lit, les senir fraiches comme des fleurs. Et puis, c'est ... c'était mes soeurs quoi ! Merde, j'avais déja perdu mon père et ensuite ma mère de maladie.
Elle se laissa tomber a terre et cacha de nouveau ses yeux dans son coude.
- Non, vous ne pouvez pas savoir.
Alors l'homme gonfla sa pointrine et dit :
- Garce de guerre.

Elle ne connut qu'un peu plus tard son destin. Des jours avaient coulé, et l'on était entré dans cette période ou les informations à la radio commencaient par : " En Australie, la bataille ... " Or un de ses jours ou roulait les nuées de l'orage lointins des avions, Jude, au hasard d'une des ses érrances solitaires, se trouva face à une fillette. Celle-ci ne s'écartait pas. Jude baissa la tête, son coeur battait en déroute. La petite était, plus encore que les autres, émouvante, avec une jupe bleu et un cache-coeur blanc qui lui dégagait le cou, les pieds nus avec des sabots de bois; une vraie petite fille des grandes vacances de la paix. C'était Lili un été a la baule, c'était Maya, lors d'une sortie a la foire. C'était Maya, oui, un peu plus grande peut etre. Jude eût un geste de noyé :
- Va-t'en, tout de suite, tu ne sais donc pas que je ne peux plus voir aucune de vous ?
La petite recula de peur, avec un leger cri de surprise. Alors, honteuse, la grande fille murmura :
- Tu n'est pas d'ici. Une bombe a tué mes soeurs. Je ne peux plus voir des filles comme ça, des filles comme elles. Comme ... COMME TOI.
Déja, elle filait lorsque la tendre attrappa son bras.
- Moi aussi, je suis sinistrée. Mon papa est mort a cause de la guerre, maman et moi on a eu de la chance. On s'est réfugié ici, chez ma marraine, qui tient la boulangerie du village. Pourquoi tu veux pas qu'on soit amis ?!
Jude s'arreta. Un certain durcemment en elle allait peut etre céder, mais la main enfantine posée sur son bras lui rappellait celle de Lili. Elle cria, hérrissée :
- Toi t'a encore ta maman, alors que moi je suis seule, JE SUIS SEULE, SEULE , SEULE ...
Elle hurlait avec tant de violence que la petite s'enfuit.
Un peu plus tard, Jude devait entendre de nouveau sa voix.
Jude bondit à la crète d'un talus, réveillé de son isolement misérable et buté. La bataille aérienne, à chaque seconde, était plus proche. Par endroits, même, la terre se mettait brusquement a bouger, a fumer sous les rafales de mitrailleuse attaquant en piqué un avion qui fuyait bas. Le regard de Jude s'affola à parcourir les champs vides. On entendait toujours les cris de la petite.
- Ou t'es, mais ou t'es ?!
Elle aperçu enfin un bout de jupe bleu. Et toujours ses cris. Avait-elle au hasard, lors du combat, pris une rafale en plein corps ? Jude s'élenca, projeté par une colère noire qui se gonflait en elle autour de cette pensée : "Encore, une, Mon Dieu, encore une ... "
Des balles sifflaient par instant. La jeune fille passa en trombe et attérit à plat ventre prés de la fillette. Celle-ci était aplatie au sol qui la baignait de sueur et de larmes. Jude respira un bon coup. Quand la baitaille fut écartée d'elles, Ju' se redressa et releva l'enfant. Elle tremblais encore. Comme la jeune fille regardait la gamine dans l'ombre, la gamine eût cette question timide :
- Dis, tu ne vas pas repeter "va-t'en" comme tout a l'heure ?
- Quelle idiote. fit Jude tendrement en se penchant vers elle pour lui faire un bisou sur la joue droite.
Mais une derniere crainte l'enfiévrait : Quel était son nom ? Lilli ? Maya ?
Alors tout serais perdu. Trop de souvenirs. Elle l'intérrogea.
Allons bon, Dieu était bon, elle s'appelait seulemet Malia.

5 ans plus tard :

-Tu rève Ju' ?

Oui, elle rève. La question vient de Shina, à sa gauche. Elle pourrait trés bien lui lui dire la vérité, lui raconter d'un trait cette histoire ... Mais il y a des choses qu'ont ne peut confier, même a sa meilleure amie. Alors, elle lui balance à la place une histoire colorée, un fantasme improvisé sur le thème " Une chambre, Une nuit, Brad Pitt et moi ". Shina garde pour elle ses commentaires mais son regard lui apprend qu'elle la juge pathétique. Assise dans la cour de la pension, elles cuvent le joint qu'elle viennent de fumer dans les bois en attendant la sonnerie qui leur commendera de se rendre au réfèctoire.

- Putain Juju', tu dors ?

Elle prend la cigarrettes allumée que Shina lui tend d'une main recourbée pour ne pas laisser la braisse apparaitre. De toute façon, les pions sont trop occupés a discuter a l'autre bout d'la cour pour les surveiller ... et pourquoi les puniraient-ils ? Dans une semaine, c'est le bac de français, puis enfin l'été. Le monde de la pension, son réglement, ses pions, ses sanctions, disparaiteront doucement de leurs cranes sous l'effet du soleil. Et 2 mois et demi plus tard, elles se retrouveront dans la cour des terminals, la tête pleines d'histoires vraies ou inventées a raconter aux potes. Ces histoires de petites audaces, de petites débauches, qui composent nos légendes à tous et qui à Jude semble bien anodines en comparaison de celles que lui apporte son histoire ...